Jean-Michel Rossignol Photographe     accueil portfolio Techniques contact

LE FOCUS-STACKING

Utilité de cette technique:

Par construction, les appareils photo modernes sont incapables de restituer avec une netteté suffisante les détails de sujets placés à moins de 20 centimètres du plan focal. Cela nécessiterait que les objectifs utilisés aient un tirage bien plus important que celui retenu pour leur conception.
La méthode la plus simple pour s'approcher  du sujet consiste à intercaler un dispositif entre l'objectif et l'appareil. Mais se pose alors le problème de la zone de netteté qui se réduit comme peau de chagrin.
On peut fermer le diaphragme au maximum mais le flou provoqué par la diffraction de la lumière sera très important.
Le focus-stacking est LA solution pour utiliser l'objectif à son meilleur niveau de performance et envisager une zone de netteté presque infinie.


Le principe du focus-stacking:
 
Si la zone de netteté d'une photo est de 1 mm et que la zone à couvrir est de 15 mm, il suffit de faire 15 photos en décalant la mise au point de 1 mm à chaque fois et d'empiler (stacker) les 15 photos réalisées en ne conservant pour chacune que la zone nette.
Le principe est simpl(ist)e mais sa réalisation devient vite très ardue et nombre d'amateurs sont découragés par la médiocre qualité du rendu final.
Pour publier une photo sur le web en 800 pixels, le résultat pourra apparaître convaincant mais pour l'imprimer au format A3, il faut une qualité exemplaire.
Les nombreuses difficultés que j'ai rencontrées m'ont obligé à faire des choix tant sur le matériel que sur la technique de prise de vues pour définir la procédure que j'utilise maintenant tant en studio que sur le terrain.
   

Le choix du matériel:

N'importe quel appareil photo équipé d'un objectif macro fera l'affaire. On peut même utiliser une "bonnette macro"  mais un matériel sérieux sera un gage de réussite. Pour ma part, j'utilise un boîtier Canon 90D équipé du 60mm macro de Canon, combinaison qui me donne entière satisfaction. Un autre boîtier fera aussi bien l'affaire sauf pour la technique de bracketing exposée plus loin.
Un trépied rigide est absolument indispensable, de même qu'une tête 3 axes. Sur mon trépied Benro à colonne inclinable, j'ai opté pour une tête Manfrotto MHXPRO-3WG permettant un déplacement micrométrique sur les trois axes.
Un Rail de mise au point macro métallique à vis sans fin
Neewer complète le tout.


L'éclairage:

Compte tenu du nombre très élevé de photos à réaliser, l'utilisation du flash électronique de type cobra est déconseillée (j'en ai cramé 2). Prévoir pour le studio un éclairage continu fluorescent type lumière du jour (5500° Kelvin) ou des panneaux LED dont l'intensité pourra varier. Des lampes de poche à LED puissantes (1200 lumens) permettront de sculpter la lumière et jouer sur les transparences. Attention toutefois à ces lampes qui fournissent une lumière très froide (entre 10000 et 20000° Kelvin). Il faudra les équiper de filtres jaune ou orangé pour faire descendre leur température de couleur.
Ces lampes seront également utilisées lors des prises de vues en extérieur avec leurs supports adaptés.


La prise de vues:

La méthode la plus simple consiste à déterminer la zone de netteté correspondant à la mise au point actuelle, appelée zone de netteté unitaire, fonction de la distance sujet/plan focal et ouverture de diaphragme, puis la zone à couvrir pour que le sujet soit entièrement net, et effectuer les calculs suivants:
zone à couvrir / zone de netteté unitaire x 1,5 *= nombre de photos à prendre
puis
zone à couvrir / nombre de photos à prendre = déplacement de l'appareil entre chaque prise.
* le facteur 1,5 est destiné à créer une zone de recouvrement pour éviter les "trous" dans la netteté globale.
La mise au point étant effectuée sur la zone du sujet la plus proche de l'objectif, il ne reste plus qu'à prendre autant de photos que calculé en déplaçant chaque fois l'appareil vers l'avant de la distance calculée par la deuxième formule à l'aide de la vis sans fin du rail micrométrique, sans modifier aucun des réglages de l'appareil ou de l'éclairage.

Une méthode plus simple, et beaucoup plus rapide, consiste à utiliser la fonction de "bracketing de mise au point" que possèdent certains boîtiers, dont le 90D de Canon. Il suffit d'indiquer à l'appareil le nombre de photos désirées et le décalage, en pas de mise au point de l'objectif, pour qu'il les prenne en rafale en quelques secondes.


L'empilement des images:

C'est la partie la plus facile. plusieurs logiciels, dont Photoshop, permettent cet empilement. J'utilise pour ma part Helicon Focus dont la simplicité d'emploi au vu du résultat final est incomparable.
Il permet en outre de retoucher "à la main" les zones de netteté et de flou, permettant une approche artistique.


Conclusion

Le Focus-Stacking est une technique passionnante qui produit des résultats remarquables pour peu que l'on maîtrise les paramètres de son appareil.


EXEMPLES DE RÉALISATIONS






















































Focus stacking
  Galle du chêne provoquée par Andricus quercustozae




Une passion, la photographie.  Un regard, ne voir que la beauté des être et du monde.